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  • Groupe Schulman

Mise-à-jour économique T4




L’année tire à sa fin et beaucoup de questions restent sans réponse : « Sommes-nous en récession? L’inflation est-elle contenue? La reprise récente du marché est-elle durable? Quel est le véritable impact des tensions géopolitiques qui durent entre la Russie et l’OTAN? » À mesure que ces événements évoluent, nous obtiendrons des éclaircissements sur leur impact financier et économique pour guider notre stratégie de gestion de portefeuille, qui a été et continuera d’être centrée sur la préservation du capital et la production d’une plus-value.


Dans cette mise à jour économique, nous partagerons notre analyse des multiples aspects qui façonnent le paysage macroéconomique actuel, de leur impact sur les marchés financiers et des perspectives pour 2023.



Récession et inflation : Le tango crispé de 2022



Pendant le plus clair de 2022, économistes et professionnels du marché se sont livrés à un débat sans fin sur la récession, les hausses des taux d’intérêt et la maîtrise de l’inflation. Malgré toute la virtuosité intellectuelle des participants au débat, cela n’a pas atténué la pression inflationniste émanant des politiques monétaires de grande détente mises en application au printemps 2020. En expliquant le graphique ci-dessous, qui présente l’évolution du taux des fonds fédéraux américains de 2008 à 2022, nous mettrons en contexte les raisons pour lesquelles les récentes fluctuations des taux d’intérêt entravent le marché.




  • En réponse à la crise des prêts à risque (les fameux subprime) de 2008, la banque centrale des États-Unis (la Fed) a abaissé les taux d’intérêt.

  • Avec le retour de la stabilité et de la croissance économique, la Fed a commencé à relever les taux en 2016.

  • Réagissant en panique (on peut le dire aujourd’hui) au confinement sans précédent et à la crise de liquidité dus à la COVID, la Fed a abaissé les taux d’intérêt de 1,5 % à 0 % au printemps 2020 et a eu recours à l’assouplissement quantitatif pour maintenir l’économie à flot. Par définition, l’assouplissement quantitatif est « l’introduction d’argent frais dans la masse monétaire par une banque centrale ». Tout bien compté, l’injection d’argent s’est élevée 13 000 milliards $ : 5 200 milliards $ pour la COVID + 4 500 milliards $ pour l’assouplissement quantitatif + 3 000 milliards $ pour les infrastructures.


L’augmentation de la masse monétaire, en combinaison avec de faibles coûts d’emprunt, a augmenté les ressources à la disposition des consommateurs, qui ont un plus grand pouvoir d’achat et n’hésitent pas à surenchérir sur les biens et les services, ce qui finit par se traduire par une augmentation des prix et de l’inflation.


  • Pour juguler l’inflation, la Fed a augmenté les taux d’intérêt à un rythme sans précédent depuis le début de l’année. Les chiffres d’inflation d’octobre aux États-Unis et au Canada étaient respectivement de 7,7 % et 6,9 %. L’inflation n’avait plus atteint ces niveaux depuis les années 1980. Elle semble avoir culminé cet été et commence à diminuer, mais les prix montent encore.





Ce renversement de situation rapide – de politiques monétaires extrêmement accommodantes à une politique extrêmement serrée – en moins de 18 mois a provoqué une chute à la fois du marché boursier, à cause des perspectives pessimistes, et du marché obligataire, à cause de la relation inverse entre les taux d’intérêt et les prix des obligations. Devant cette situation, les investisseurs ont accumulé une réserve de plus de 5 000 milliards $ de liquidités dans l’attente de signes de stabilité économique avant de redéployer le capital sur les marchés.


Malgré la récente baisse de l’inflation et bien que le président de la Fed, Jerome Powell, ait laissé entendre que des hausses de taux d’intérêt plus faibles pourraient commencer en décembre, les investisseurs ne devraient pas s’attendre à ce que les taux d’intérêt redescendent à des niveaux ultra-accommodants. Cet environnement inflationniste ne peut pas être calmé par des mécanismes de contrôle de la politique monétaire classiques.

Quand l’inflation est élevée, on craint naturellement une récession. Selon la définition générale – deux trimestres consécutifs de produit intérieur brut (PIB) négatif –, les États-Unis sont entrés en récession à l’été 2022. Cependant, l’économie américaine a crû à un rythme annualisé de 2,9 % au troisième trimestre de 2022, laissant espérer que le pays réussisse à éviter une récession de longue durée. La Fed doit se livrer à un exercice d’équilibriste difficile, pour faire baisser l’inflation sans provoquer une récession aux États-Unis. Le tango crispé de cette année continuera en 2023 sous le regard du monde entier, guettant attentivement le premier faux pas.





L’impact de taux d’intérêt élevés et d’une récession potentielle sur l’économiE



La Fed vise deux objectifs en haussant les taux d’intérêt :

  • Augmenter les coûts d’emprunt pour les entreprises et les consommateurs afin de décourager le financement par emprunt et de freiner les dépenses.

  • Encourager les personnes à épargner pour obtenir des taux d’intérêt plus élevés.

La motivation fondamentale est de réduire la masse monétaire en circulation et de retarder les dépenses pour limiter l’inflation.


Nous continuerons de nous concentrer sur l’impact de politiques monétaires plus serrées sur les consommateurs, les entreprises et le marché obligataire.


  • Malgré l’inflation et l’augmentation des taux d’intérêt, les ménages n’ont pas encore démontré de manière significative qu’ils tiennent compte de ces préoccupations dans leurs décisions de dépenses. Selon le Bureau of Economic Analysis, les dépenses de consommation personnelles corrigées de l’inflation ont augmenté au rythme annuel de 1,4 % au troisième trimestre, ce qui compense partiellement une baisse de 8,5 % de l’investissement privé intérieur.




Du côté des entreprises, la situation est un peu moins rose. Les sociétés technologiques qui étaient le fer de lance du marché boursier haussier des 10 dernières années, le groupe FAANG, ont licencié du personnel pour réduire les coûts.

  • Meta (auparavant Facebook) a supprimé environ 11 000 emplois.

  • Après son acquisition, Twitter a éliminé environ 3 700 emplois.

  • Amazon a supprimé quelque 10 000 postes dans le monde.

Globalement, plus de 88 000 travailleurs du secteur technologique américain ont été licenciés en 2022. Malgré cela, l’économie américaine a créé plus d’emplois nets (263 000) que prévu (200 000) en novembre, signe que la demande de personnel demeure forte. La vigueur du marché du travail rend la mission de maîtrise de l’inflation de la Fed encore plus délicate. Elle ne veut pas provoquer un chômage de masse, mais elle entend réfréner la hausse des coûts. Les responsables de la Fed se préoccupent principalement de la hausse des salaires et de la pression qu’elle exerce sur les prix. En novembre, le salaire horaire moyen a encore augmenté de 0,6 %, pour un bond annuel total de 5,1 %.


Les sociétés auront du mal à faire croître leurs bénéfices au cours de la prochaine année. Celles qui étaient performantes dans le passé grâce à un coût d’emprunt bas trouveront le contexte actuel beaucoup plus exigeant. Nous surveillerons continuellement les bilans des entreprises tout en accordant une attention particulière au niveau de la dette et au solde de trésorerie pour repérer de manière proactive celles qui sont à risque élevé et gérer adéquatement notre exposition.


Au moment de rédiger ces notes, le taux des obligations du Trésor de 2 ans est d’environ 4,3 % alors que celui des obligations de 10 ans est d’environ 3,5 %. Normalement, les taux d’intérêt à court terme sont inférieurs à ceux à long terme. Cependant, quand les taux d’intérêt à court terme sont plus élevés que ceux à long terme, la courbe des rendements est inversée. Historiquement, l’inversion de la courbe des rendements a été un précurseur, mais pas une garantie de, récession; nous continuerons donc de suivre l’évolution de la courbe des rendements.


Une récession peut avoir un effet négatif durable à la fois sur les consommateurs et sur les entreprises. Alors que la Fed essaie d’éviter une récession, nous suivons de près les indicateurs économiques tels que : la croissance du PIB, l’indice des prix à la consommation, l’indice ISM manufacturier, le taux de chômage et bien plus pour prendre les décisions tactiques de répartition des actifs appropriées dans vos portefeuilles pour protéger le mieux possible le capital.



Les répercussions de la politique zéro COVID chinoise sur la chaîne d’approvisionnement mondiale et l’inflation



La Chine est le premier exportateur et le deuxième importateur au monde, et possède huit des vingt plus grands ports de la planète. Près de trois ans après le début de la pandémie, la politique zéro COVID de la Chine est toujours en vigueur et coûte cher en termes de croissance économique, met à mal les chaînes d’approvisionnement mondiales et a entraîné des manifestations généralisées aux quatre coins du pays. Pour la première fois depuis le printemps de 2020, les exportations et importations de la Chine se sont contractées de façon inattendue en octobre. Les exportations ont reculé de 0,3 % sur douze mois, alors que les analystes attendaient une croissance de 4,3 %. Les chaînes d’approvisionnement exigent de la prévisibilité, mais la politique zéro COVID de la Chine continue de semer l’incertitude et crée une perte de confiance dans leur gestion de celles-ci. Cette situation affecte les sociétés mondiales :

Le rôle central du pays dans l’équilibre du commerce international et la gestion de la chaîne d’approvisionnement n’est pas à prendre à la légère. « L’inflation normale » découle d’une croissance économique saine que les banques centrales pilotent grâce aux politiques monétaires et budgétaires. Il paraît clair désormais que ce n’est pas tant la croissance économique positive que la mauvaise gestion de la chaîne d’approvisionnement et l’injection de liquidités qui sont responsables de l’inflation actuelle.





Récapitulatif de la performance des marchés



Le tableau ci-dessous présente les rendements des marchés depuis le début de l’année (jusqu’au 30 novembre) d’après les principaux indices : TSX (marché canadien), S&P 500, Dow Jones, Nasdaq et indice obligataire (US AGG bd). Les actions autant que les obligations ont enregistré des rendements négatifs depuis le début de l’année. Néanmoins, on constate un revirement à la hausse au mois de novembre, comme en témoigne le rendement sur un mois (colonne verte), grâce à des données sur l’inflation et la croissance du PIB meilleures que prévues. Nous ne serions pas surpris d’observer une mini reprise avant la fin de l’année, mais nous restons prudents dans notre stratégie de répartition d’actifs compte tenu de l’incertitude sous-jacente qui marque le contexte économique actuel.



Perspectives pour 2023



À la lumière des explications de cette mise à jour économique, la prudence guidera notre stratégie de gestion de portefeuille en 2023. Notre équipe met tout en œuvre pour réduire fortement le risque de votre portefeuille en investissant dans des actions à faible volatilité, de sociétés aux bilans sains et à la situation de trésorerie positive. Nous disposons encore de liquidités à investir et recherchons activement des occasions de placement attrayantes et sous-évaluées. Les actions défensives et de valeur devraient rester des thèmes de placement majeurs pour 2023, car les investisseurs attendent les points d’inflexion de l’inflation et de la croissance du PIB. L’étendue des effets de la COVID longue sur les systèmes de santé reste inconnue. Des capitaux publics et privés ont été dirigés vers le secteur des sciences biologiques pour financer l’innovation en réponse aux pressions subies par les systèmes de santé ces trois dernières années. Comme les financements continuent d’affluer, nous accorderons une attention particulière aux sociétés émergentes dans les secteurs pharmaceutiques et de la technologie de la santé. Le secteur de l’énergie renouvelable et durable est à surveiller également en 2023.



Conclusion



Notre équipe cumule plus de 35 années d’expérience dans la gestion de patrimoine et a traversé nombre de cycles du marché. Nous comprenons le fonctionnement des marchés baissiers et haussiers et savons comment investir judicieusement afin de maximiser la valeur tout en offrant une protection contre le risque de baisse. Nous resterons rigoureux et nous nous tenons à votre disposition pour répondre à toutes vos questions.


Notre équipe vous remercie de votre confiance indéfectible et vous souhaitons, ainsi qu’à vos proches, une merveilleuse saison des fêtes, sous les signes de l’amour, de la santé et du succès.


Les informations contenues aux présentes proviennent de sources que nous jugeons fiables; toutefois nous n’offrons aucune garantie à l’égard de ces informations et elles pourraient s’avérer incomplètes. Les opinions exprimées sont fondées sur notre analyse et notre interprétation de ces informations et elles ne doivent pas être interprétées comme une sollicitation ou une offre visant l’achat ou la vente des titres mentionnés aux présentes. Les opinions exprimées ici ne reflètent pas nécessairement celles de la FBN. J’ai rédigé le présent rapport au mieux de mon jugement et de mon expérience professionnelle afin de vous donner mon avis sur différentes solutions et considérations en matière d’investissement. Les titres ou les secteurs mentionnés dans cette chronique ne s’adressent pas à tous les types d’investisseurs et ne devraient en aucun cas être considérés comme une recommandation. Veuillez consulter votre conseiller en placement afin de vérifier si ce titre ou secteur vous convient et pour avoir des informations complètes, incluant les principaux facteurs de risque. Certains titres ou secteurs mentionnés dans cette chronique peuvent ne pas être suivis par les analystes de la FBN.


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