Mise-à-jour économique T2 2025
- Groupe Schulman
- 18 juil.
- 6 min de lecture

L’année 2025 a débuté dans un climat d’incertitude peu commun. Depuis la réélection de Donald Trump en janvier, les marchés financiers doivent composer avec une conjoncture géopolitique et économique instable : forte hausse des politiques tarifaires, tensions renouvelées avec la Chine, conflit croissant au Moyen-Orient et instabilité persistante en Europe de l’Est. Le contexte mondial est marqué par une volatilité accrue et des revirements fréquents.Malgré cela, nous abordons cette période avec calme, vigilance et une stratégie de gestion active centrée sur la protection du capital et la performance à long terme.
Guerre tarifaire
Le retour des politiques protectionnistes agressives constitue l’un des éléments majeurs du trimestre. Depuis mars, l’administration Trump a imposé de nouveaux tarifs douaniers d’envergure, visant les importations stratégiques en provenance de la Chine, de l’Europe et du Mexique.
Effets à court terme : hausse des coûts de production pour les manufacturiers américains, pressions inflationnistes accrues et volatilité importante sur les marchés, notamment dans les secteurs industriels et automobiles.
Moyen terme : les chaînes d’approvisionnement se réorganisent rapidement. Plusieurs multinationales relocalisent leur production vers le Vietnam, l’Inde ou l’Europe de l’Est.
Long terme : si la situation perdure, elle pourrait entraîner une fragmentation commerciale durable, une montée du régionalisme économique, et une hausse structurelle des prix à l’échelle mondiale.
Des mesures de rétorsion tarifaire de la part de l’Europe et de l’Asie sont attendues le 7 juillet, ce qui pourrait relancer un cycle de volatilité.
Relations États-Unis–Chine
Les tensions sino-américaines ont franchi un nouveau cap. Les tarifs ne sont que la partie visible d’un affrontement plus large autour de la technologie, de la sécurité nationale et de l’influence géopolitique.
État actuel : les restrictions américaines sur les semi-conducteurs avancés ont affecté la croissance des géants technologiques chinois. Le volume des échanges entre les deux pays a chuté d’environ 18 % sur un an.
Réorganisation stratégique : la Chine se tourne davantage vers l’ASEAN et les BRICS+, tandis que les entreprises américaines déploient des stratégies « Chine +1 » pour limiter leur dépendance.
Perspectives : l’affrontement continuera dans les secteurs sensibles comme l’IA, les technologies vertes, les communications et les infrastructures critiques.
Inflation et emploi (États-Unis et Canada)
L’inflation se stabilise à des niveaux modérés, entre 2,7 % et 3,1 %, tant au Canada qu’aux États-Unis. La désinflation progresse, mais des pressions persistent dans les services, le logement et la santé.
États-Unis : le taux de chômage se maintient autour de 3,9 %, avec une création d’emplois solide dans la santé, la technologie et la construction.
Canada : l’économie reste résiliente, avec un chômage à 5,6 %. L’immigration soutient le marché du travail malgré des tensions dans certains secteurs spécialisés.
Conclusion : le contexte économique demeure favorable, mais le dernier kilomètre de la lutte contre l’inflation s’annonce complexe.
Risque de récession et perspective de stagflation
La probabilité d’une récession aux États-Unis a reculé à 30 % (contre 65 % en avril), grâce à la solidité de la demande des consommateurs et à l’investissement privé.
Croissance : le PIB américain du T2 affiche une progression estimée à plus de 2,4 %, porté par les services et les dépenses d’investissement liées à l’IA.
Banque centrale : la pause de la Fed dans les hausses de taux a apaisé les marchés, tout en maintenant une posture attentiste.
Emploi : la vigueur du marché du travail continue de soutenir l’économie, bien que cela complexifie le retour à une inflation cible.
À surveiller pour 2026 : risque de stagflationSi les tarifs douaniers restent élevés et que l’inflation persiste, une stagnation économique combinée à une inflation durable pourrait émerger. Indicateurs à surveiller :
Courbe des taux aplatie, légère inversion 2 ans / 10 ans.
Inflation sous-jacente toujours au-dessus de 3 %.
Productivité en baisse malgré une forte activité.
Guerre en Ukraine
Le conflit russo-ukrainien entre dans sa quatrième année. L’offensive ukrainienne du printemps n’a pas atteint ses objectifs, et les lignes de front restent figées.
Impacts : l’Europe continue de réorganiser son approvisionnement énergétique, compensant le gaz russe par des sources nord-africaines et américaines.
Conséquences économiques : les secteurs industriels à forte intensité énergétique en Europe restent sous pression. L’effort de réarmement soutient les dépenses publiques.
Le conflit demeure une variable critique pour les prix de l’énergie et la stabilité des marchés européens.
Conflit au Moyen-Orient
Les tensions sont montées d’un cran dans le détroit d’Ormuz et autour de Gaza, affectant le transport maritime et le climat d’investissement régional. Le prix du baril de Brent a dépassé les 83 $.
Stratégie de l’OPEP+ : maintien de la discipline de production, avec un objectif implicite de stabiliser le prix au-dessus de 80 $.
Répercussions : la hausse du pétrole pourrait raviver les craintes inflationnistes mondiales.
Sur le plan de l’investissement : les titres énergétiques attirent de nouveaux capitaux. L’or, en tant que valeur refuge, affiche une hausse d’environ 12 % depuis le début de l’année.
Marchés boursiers et perspectives de volatilité
Le trimestre a été marqué par une grande volatilité, principalement déclenchée par les annonces tarifaires et les tensions géopolitiques.
Performance : le S&P 500 a connu une correction de près de 8 % avant de clôturer le trimestre en hausse de 3,7 %. Le TSX a légèrement progressé (+1,2 %), pénalisé par les ressources.
Volatilité : l’indice VIX reste élevé (entre 18 et 21).
Opportunités :
Les actions liées à l’IA et à la technologie poursuivent leur ascension, mais avec des valorisations exigeantes.
Les infrastructures et énergies propres bénéficient des plans de relance.
Les petites capitalisations restent sous-évaluées, mais la prudence prévaut chez les investisseurs.
Des mouvements de +/– 3 à 5 % à court terme sont probables, mais une progression modérée des indices d’ici la fin de l’année est envisageable.
Gestion de portefeuille et positionnement stratégique
Nous continuons à ajuster nos portefeuilles de manière proactive :
Actions : priorité à la gestion active. Augmentation des positions en titres américains de croissance et en actions japonaises.
Revenu fixe : les obligations de bonne qualité offrent des rendements entre 4,5 % et 5 %, avec une volatilité moindre que les actions.
Diversification géographique : exposition accrue aux industrielles de la zone euro et aux titres technologiques de consommation dans les marchés émergents.
Liquidités : conservation de positions en instruments à court terme (rendement actuel d’environ 4,2 %), afin de préserver notre flexibilité.
Priorité à la protection du capital
La protection du capital demeure notre priorité fondamentale.
Nous avons renforcé nos positions en instruments ultra-courts et en or.
Des couvertures tactiques ont été mises en place dans les secteurs cycliques à risque élevé.
Si la situation économique devait se détériorer, nous sommes prêts à accroître notre position en liquidités pour préserver la stabilité des portefeuilles.
conclusion
Malgré un début d’année 2025 turbulent, nous demeurons confiants dans la résilience de l’économie mondiale. Les risques de fragmentation commerciale et de stagflation sont réels, mais notre stratégie repose sur une sélection rigoureuse des actifs, une diversification tactique et une discipline constante. Nous restons à vos côtés pour traverser l’incertitude avec rigueur et saisir les opportunités avec discernement.
N’hésitez pas à nous contacter si vous souhaitez discuter de votre portefeuille ou explorer de nouvelles idées d’investissement.
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