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  • Groupe Schulman

Mise-à-jour économique T2




Le 11 mai 2023, après une période de près de trois ans et demi, l’Organisation mondiale de la Santé a publié une déclaration officielle selon laquelle la pandémie n’était plus une urgence sanitaire mondiale. Comme la COVID-19 continue de se propager et que le virus subit des mutations, le coronavirus reste un problème de santé mondial, moins alarmant toutefois en raison de l’immunité largement répandue et des anticorps développés. Par conséquent, les dirigeants sont désormais réticents à imposer des restrictions économiques, comprenant qu’ils brident ainsi leurs économies. Cependant, compte tenu des répercussions économiques et financières des 40 derniers mois, les banques centrales du monde entier redoublent de prudence, cherchant un équilibre fragile entre la maîtrise de l’inflation et la prévention d’une récession.


Dans cette mise à jour économique, nous présentons notre analyse des multiples aspects qui façonnent le paysage macroéconomique actuel, leur impact sur les marchés financiers et nos perspectives pour le reste de 2023.



Un nouveau paradigme pour les taux directeurs pour maîtriser l’inflation.



En avril, le taux d’inflation d’ensemble a légèrement reculé aux États-Unis, passant de 5,0 % à 4,9 % en glissement annuel (a/a), avec une progression mensuelle des prix de +0,4 %, qui s’est traduite par un rythme annualisé d’environ 5 %. Malgré un léger ralentissement du marché du travail, matérialisé par une baisse des nouveaux postes à pourvoir et une augmentation des nouvelles inscriptions au chômage, les hausses de salaires ne concordent pas avec le taux d’inflation cible de la banque centrale. De ce fait, il est probable que la banque centrale maintienne ses taux directeurs en l’état pendant un certain temps, en attendant des données indiquant un mouvement de l’inflation vers le taux cible de 2 %. Des baisses de taux nous semblent improbables dans un avenir proche, car elles agiraient en contradiction avec l’objectif principal de contrôle de l’inflation. Selon nos estimations, la première baisse des taux d’intérêt devrait survenir entre le premier et le deuxième trimestre de 2024.





Le cours de la politique de la Réserve fédérale (Fed) devrait être fortement influencé par l’inflation. Bien que les taux d’inflation restent relativement élevés par rapport aux objectifs de la Fed, une tendance positive se dessine, qui donne à croire qu’ils évoluent dans la bonne direction. Plusieurs facteurs y contribuent, notamment les hausses de taux d’intérêt, la baisse des prix des produits de base, la fluidification des chaînes d’approvisionnement et la baisse des prix à la production en Chine. Pendant la pandémie, les consommateurs ont accumulé de l’épargne excédentaire, ce qui, combiné à un marché du travail vigoureux et aux gains du revenu réel, leur a permis de continuer à dépenser malgré l’inflation élevée. Toutefois, une part importante de cette épargne étant maintenant épuisée, les dépenses ne pourront pas dépasser longtemps le revenu avant que les consommateurs ne doivent revoir à la baisse leurs habitudes dépensières. Même s’il semble que les tensions inflationnistes soient en train de s’apaiser, nous restons sur nos gardes, puisqu’il s’agit d’un facteur de risque compte tenu de la vigueur du marché du travail et de la récente hausse des prix de l’immobilier résidentiel, dont nous parlons plus en détail dans la section suivante.



Le marché immobilier résidentiel au Canada et aux États-Unis



La Banque du Canada prédit que les Canadiens pourraient faire face à des augmentations des paiements hypothécaires de l’ordre de 20 % à 40 % d’ici 2026, en particulier ceux qui ont acheté leur logement pendant la pandémie, avant que les taux d’intérêt ne commencent à monter. Ceux qui ne disposent pas du capital nécessaire pour affronter cette hausse auront des difficultés à honorer leurs obligations d’emprunt. L’hypothèse sous-jacente est que, du fait de la vigueur du marché du travail, les Canadiens devraient pouvoir s’acquitter de leurs paiements hypothécaires. Cependant, si la Banque du Canada continue de relever les taux d’intérêt, il pourrait y avoir une augmentation des licenciements et un risque accru de défauts de paiements hypothécaires. Les ménages seront plus nombreux à refinancer leurs hypothèques à des taux plus élevés au cours des deux prochaines années, ce qui mettra en lumière l’impact réel sur le marché immobilier résidentiel canadien et l’économie dans son ensemble. En revanche, aux États-Unis, où les crédits hypothécaires à 30 ans sont plus courants, les hausses de taux d’intérêt ont entraîné des répercussions moins graves. Les récentes données sur l’immobilier résidentiel dans les deux pays indiquent des hausses de prix. Une reprise progressive du marché du logement réduit la probabilité d’une récession compte tenu du rôle important de l’immobilier résidentiel dans l’économie. À l’inverse, si les prix des logements continuent d’augmenter, il sera plus difficile de contrôler l’inflation au cours des prochaines années, ce qui pourrait pousser les banques centrales à continuer de relever leurs taux directeurs. Il faut souligner qu’il n’est pas inhabituel que l’immobilier résidentiel reprenne une vigueur saisonnière au printemps avant de ralentir à l’été. Sur une période plus étendue, la trajectoire de ce marché et les variations des prix pourraient dévier des fluctuations saisonnières. L’analyse des données à long terme donne une compréhension plus globale des implications générales du marché pour l’économie dans son ensemble au cours des années à venir.





PIB, bénéfices des sociétés et récession



Le PIB réel des États-Unis a enregistré un net ralentissement au premier trimestre de 2023, croissant à un rythme annualisé de 1,1 % comparativement à 2,6 % au cours du dernier trimestre de 2022. Malgré ce ralentissement, des tendances divergentes ont été observées : la croissance de la consommation privée a enregistré un bond formidable, atteignant 3,7 % sur une base annualisée, soit une forte hausse par rapport au rythme de 1 % du dernier trimestre de 2022. Néanmoins, cette évolution positive a été largement contrebalancée par une nette baisse des investissements dans les stocks du secteur privé. Malgré la possibilité que les prochaines données de croissance du PIB tombent en dessous de 1,1 %, ce qui correspondrait techniquement à une récession, plusieurs indicateurs prometteurs laissent penser qu’il ne s’agirait pas d’un ralentissement prolongé. En outre, si la saison de publication des résultats du premier trimestre a eu son lot de bonnes nouvelles pour l’indice S&P 500, il est important de garder les choses en perspective. Malgré des chiffres d’affaires supérieurs aux attentes et atteignant une croissance annuelle de 3 % au T1 2023, les bénéfices ont enregistré un repli de 5 % sur douze mois, soit leur plus forte baisse depuis 2020. En outre, les prévisions consensuelles de BPA pour les sociétés de l’indice S&P 500 se sont effondrées de 13 % depuis juin 2022, signe qu’un repli était déjà anticipé. Les bénéfices des sociétés et leurs caractéristiques fondamentales pourraient faire face à des pressions en raison de l’affaiblissement de la demande, des pressions sur les marges et de la hausse des coûts des intrants, ce qui pourrait limiter leur potentiel de croissance. Les récentes faillites bancaires aux États-Unis devraient entraîner un resserrement des conditions du crédit, rendant le capital plus cher pour les sociétés, en particulier dans le domaine des prêts immobiliers commerciaux.




Source : Goldman Sachs Global Investment Research et Goldman Sachs Asset Management. Au 30 avril 2023.



Perspectives géopolitiques



En Chine, le rebond alimenté par l’activité de consommation a dépassé les attentes après des mois de politique zéro COVID. Cependant, il est important de reconnaître que le point de départ était relativement bas et, partant de là, dégager une croissance devient relativement plus facile. En mai, l’activité des usines chinoises a enregistré une baisse à son plus faible niveau depuis l’abandon de la politique zéro COVID en décembre, signe de l’essoufflement de la reprise économique. L’indice officiel PMI des directeurs des achats dans la fabrication a chuté à 48,8 ce mois-ci, comparativement à 49,2 en avril (en dessous de 50, l’indice dénote une contraction). Il s’agit de la deuxième contraction consécutive en deux mois. Par conséquent, la reprise alimentée par la demande intérieure en Chine pourrait ne pas faire office de principal moteur de la croissance économique mondiale, comme cela a été le cas lors de précédentes phases d’expansion en Chine.


En Europe, la Banque centrale européenne (BCE) a relevé ses taux d’intérêt à 3,25 % en mai en raison de tensions inflationnistes persistantes. En particulier, l’inflation des prix des aliments en Europe est nettement plus élevée qu’aux États-Unis et au Canada, alors que ce poste occupe une place importante dans les budgets des ménages européens. Plusieurs pays font face à des taux d’inflation des prix des aliments environ deux fois plus élevés que ceux observés en Amérique du Nord, et les choses ne semblent pas sur le point de s’améliorer. Même si l’Allemagne, première économie de la zone euro, a observé une contraction du produit intérieur brut (PIB) de 0,3 % au premier trimestre de l’année après un repli de 0,5 % le trimestre précédent (ce qui caractérise une récession technique), l’indice d’activité hebdomadaire du pays, qui reflète l’activité économique réelle, tend invariablement à la hausse depuis plusieurs trimestres. Cela démontre que plusieurs indicateurs économiques peuvent donner une image différente d’une même économie. Ce qu’il faut en retenir, c’est qu’il convient de ne pas réagir de façon exagérée à des données isolées, mais d’adhérer plutôt à des caractéristiques fondamentales de placement centrées sur l’appréciation du capital à long terme.





L’administration Biden a dévoilé une nouvelle aide de 300 millions $ à l’Ukraine portant sur la fourniture d’armes et de matériel et destinée à renforcer les capacités de défense du pays contre les attaques aériennes russes. Après une période d’avancées progressives de la Russie, la situation pourrait s’inverser en faveur de l’Ukraine. Malgré les récentes tentatives de médiation de la Chine entre les deux pays, il reste prudent d’anticiper que le conflit s’inscrira dans la durée.


La Chine considère Taïwan comme une province renégate qui devrait être gouvernée par Pékin, tandis que Taïwan se voit comme une entité distincte disposant de sa propre constitution et de représentants élus démocratiquement. Les tensions entre Taïwan et la Chine se sont fortement intensifiées après une visite de l’ancienne présidente de la Chambre des représentants des États-Unis, Nancy Pelosi, en août 2022. Si la perspective d’une intervention militaire de la Chine pour mettre la main sur Taïwan semble peu probable, compte tenu du rôle crucial du marché des semiconducteurs taïwanais à l’échelle mondiale, une agression de ce type serait de nature à accentuer l’antagonisme Est-Ouest qui se matérialise actuellement avec la guerre en Ukraine.



Perspectives du marché et approche de la gestion de portefeuille



Vu les informations fournies dans cette mise à jour économique, la précaution et la prudence continuent de guider notre stratégie de gestion de portefeuille pour 2023. Malgré un sentiment baissier initial, le marché fait preuve de résilience face aux facteurs macroéconomiques actuels. Comme l’illustre le graphique ci-dessous, la valorisation prévisionnelle de l’indice S&P 500 est restée circonscrite à une fourchette, car les investisseurs évaluent prudemment la stratégie optimale de répartition des actifs pour leurs portefeuilles.





Le marché ne tient pas entièrement compte de l’éventualité d’une récession, ce qui l’expose à des risques de baisse. En outre, les risques liés à la liquidité du marché pourraient contribuer à une volatilité accrue. Pour limiter ces risques, nous avons construit nos portefeuilles en les centrant sur la protection contre le risque de baisse. Nous avons donc investi dans des obligations d’État et dans un billet structuré qui bénéficie d’une corrélation inverse avec le rendement de l’indice S&P 500 (position courte). En outre, nous conservons des réserves de liquidités suffisantes pour investir de façon opportune dans des actions dont le potentiel de hausse est important. Notre approche voit au-delà d’une simple exposition à un indice, car notre équipe recherche assidûment des occasions de placement intéressantes. Les bénéfices importants réalisés à ce jour sur les actions aurifères en témoignent.



Conclusion



Notre équipe cumule plus de 35 années d’expérience dans la gestion de patrimoine et a traversé nombre de cycles du marché. Nous comprenons le fonctionnement des marchés baissiers et haussiers et savons comment investir judicieusement afin de maximiser la valeur tout en offrant une protection adéquate contre le risque de baisse.


Nous vous remercions de la confiance que vous continuez de nous témoigner. Nous restons à votre disposition pour répondre à toutes vos questions.


Les informations contenues aux présentes proviennent de sources que nous jugeons fiables; toutefois nous n’offrons aucune garantie à l’égard de ces informations et elles pourraient s’avérer incomplètes. Les opinions exprimées sont fondées sur notre analyse et notre interprétation de ces informations et elles ne doivent pas être interprétées comme une sollicitation ou une offre visant l’achat ou la vente des titres mentionnés aux présentes. Les opinions exprimées ici ne reflètent pas nécessairement celles de la FBN. J’ai rédigé le présent rapport au mieux de mon jugement et de mon expérience professionnelle afin de vous donner mon avis sur différentes solutions et considérations en matière d’investissement. Les titres ou les secteurs mentionnés dans cette chronique ne s’adressent pas à tous les types d’investisseurs et ne devraient en aucun cas être considérés comme une recommandation. Veuillez consulter votre conseiller en placement afin de vérifier si ce titre ou secteur vous convient et pour avoir des informations complètes, incluant les principaux facteurs de risque. Certains titres ou secteurs mentionnés dans cette chronique peuvent ne pas être suivis par les analystes de la FBN.




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