Alors que nous entamons la dernière partie de 2024, nous souhaitons prendre un moment pour partager avec vous notre vision de l’évolution des marchés et des grandes tendances économiques qui marquent cette année. Entre les tensions géopolitiques, les ajustements de politiques monétaires et les données économiques fluctuantes, l’environnement actuel reste dynamique. Ces éléments créent certes des défis, mais aussi des opportunités que nous souhaitons explorer avec vous.
Notre analyse ci-dessous vous donne un aperçu des principaux facteurs qui influenceront les décisions d'investissement d'ici la fin de l'année. Comme toujours, nous restons à votre disposition pour discuter des implications spécifiques pour vos portefeuilles et vous accompagner dans cette période de transition.
Conflits géopolitiques : Israël-Palestine et Ukraine-Russie
Les conflits en Israël-Palestine et en Ukraine continuent de peser lourdement sur l'économie mondiale. La récente escalade des tensions au Moyen-Orient a fait grimper les prix de l’énergie, ce qui exerce une pression inflationniste accrue, notamment en Europe et en Asie, fortement dépendantes des importations de pétrole et de gaz. Cette montée des prix de l'énergie complique la lutte contre l'inflation dans plusieurs pays, tout en augmentant les coûts pour les consommateurs et les entreprises.
En parallèle, la guerre en Ukraine continue de perturber les chaînes d'approvisionnement, en particulier dans les secteurs agricoles et énergétiques. Les sanctions contre la Russie maintiennent des pressions économiques sur l'Europe, contribuant à des coûts d'énergie élevés et un ralentissement de la reprise économique. Ces événements géopolitiques provoquent une volatilité accrue sur les marchés financiers, en particulier dans les secteurs liés à l'énergie et aux matières premières, rendant la prudence de mise pour les investisseurs.
Politique monétaire : Vers une détente au Canada et aux États-Unis?
En 2024, les politiques monétaires du Canada et des États-Unis ont marqué un tournant. Au Canada, la Banque du Canada a procédé à trois baisses successives de 25 points de base, ramenant son taux directeur de 5 % à 4,25 % en septembre 2024. Ces réductions font suite à un ralentissement de l'inflation, qui est tombée à 2,5 % en juillet. La Banque a justifié ces baisses par la modération des pressions inflationnistes, bien que certaines hausses de prix persistent, notamment dans le secteur immobilier et les services. Toutefois, la Banque a signalé qu'elle restait vigilante et que d'autres baisses pourraient survenir si l'économie montrait des signes de faiblesse plus marqués.
Aux États-Unis, la Réserve fédérale a également amorcé une détente monétaire en septembre 2024, avec sa première réduction de taux depuis 2020. Le taux directeur a été abaissé de 50 points de base, le ramenant à une fourchette de 4,75 % à 5 %. Cette décision intervient après un ralentissement constant de l'inflation américaine, qui s'est atténuée après les sommets atteints en 2022. D'autres baisses sont envisagées d'ici la fin de l'année, à mesure que la Fed évalue les effets des précédentes hausses de taux sur l'économie et le marché du travail.
Pour les investisseurs, ces réductions de taux offrent des opportunités dans les secteurs sensibles aux coûts d'emprunt, comme l'immobilier, les services financiers et la consommation discrétionnaire, qui ont été fortement affectés par les taux élevés des dernières années. Cependant, la prudence reste de mise, car les banques centrales continueront de surveiller de près les indicateurs économiques pour ajuster leurs politiques en fonction de l'évolution de l'inflation et de la croissance.
Inflation et marché du travail : Des tendances à surveiller
Au Canada, l'inflation a ralenti à 3,5% en glissement annuel, mais les prix de l’alimentation et du logement continuent d'augmenter de manière significative, pesant sur le pouvoir d'achat des consommateurs. Aux États-Unis, bien que l’inflation globale ait également ralenti, elle reste encore bien au-dessus de l’objectif de 2% de la Fed. L'inflation sous-jacente, notamment dans les services, reste problématique en raison de la pression exercée par les salaires, ce qui retarde le retour à des niveaux d’inflation plus bas.
Sur le marché du travail, la situation reste relativement stable des deux côtés de la frontière. Au Canada, le taux de chômage demeure à 5,5%, tandis qu'aux États-Unis, il se maintient à un faible 3,8%. Cependant, des signes de ralentissement apparaissent dans des secteurs tels que la technologie et la fabrication. Un fléchissement du marché de l'emploi pourrait offrir une marge de manœuvre supplémentaire aux banques centrales pour réduire les taux, facilitant ainsi une reprise plus large.
Marchés boursiers : Perspectives pour la fin de l'année
Les marchés boursiers nord-américains pourraient bénéficier de la détente monétaire amorcée au Canada et aux États-Unis. Au Canada, les baisses successives des taux d'intérêt à 4,25 % offrent un certain soulagement aux secteurs sensibles, notamment l’immobilier et les services financiers, qui avaient souffert des taux élevés. Le S&P/TSX, soutenu par la performance des ressources naturelles, devrait profiter de cette baisse des coûts d’emprunt, mais les secteurs industriels et de consommation pourraient aussi voir un rebond à mesure que la demande se stabilise.
Aux États-Unis, la première baisse des taux de la Fed à 4,75 %-5 % renforce l’optimisme. Cependant, l’incertitude persiste, notamment dans le secteur technologique, où des valorisations élevées pourraient entraîner une correction si la croissance des bénéfices ne suit pas. Les secteurs comme la consommation discrétionnaire et l’immobilier, particulièrement affectés par les coûts d’emprunt élevés, devraient bénéficier directement de cette détente.
Les élections américaines et les tensions géopolitiques, notamment au Moyen-Orient et en Ukraine, ajoutent une volatilité supplémentaire, notamment dans les secteurs de l’énergie et des matières premières.
Élections américaines : Quel impact pour l’économie?
Les élections américaines de 2024 représentent un enjeu majeur pour les marchés financiers. Une victoire républicaine pourrait entraîner des politiques favorables aux entreprises, telles que des réductions d'impôts et une déréglementation accrue, ce qui bénéficierait aux secteurs de l'énergie fossile et des services financiers. D'autre part, une victoire démocrate pourrait prolonger les initiatives existantes axées sur les infrastructures vertes, les énergies renouvelables et la santé publique, tout en maintenant une régulation plus stricte dans les secteurs traditionnels.
Pour les investisseurs, l’incertitude autour des élections nécessite une stratégie flexible et bien diversifiée. Les impacts économiques varieront selon l'issue des élections, et les ajustements rapides des portefeuilles en fonction de ces résultats pourraient être nécessaires pour capter les nouvelles opportunités ou limiter les risques.
Politique monétaire au Japon : Un changement en douceur
La Banque du Japon continue de maintenir une politique monétaire ultra-accommodante malgré une légère hausse de l'inflation au-delà de ses prévisions. Toutefois, des ajustements récents indiquent une lente transition vers une normalisation, bien que cela reste encore à confirmer à moyen terme. Le pays reste dépendant de la demande intérieure et des exportations, notamment vers la Chine et les États-Unis, et tout changement radical pourrait perturber cette dynamique.
Les secteurs industriels et exportateurs japonais présentent des opportunités intéressantes pour les investisseurs, soutenus par un yen relativement faible et une politique monétaire qui reste favorable aux exportations. Toutefois, toute accélération du resserrement monétaire au Japon ou à l'étranger pourrait ralentir cette tendance.
Opportunités d’investissement : Secteurs sous-évalués
Malgré l'incertitude globale, plusieurs secteurs du S&P500 et du S&P TSX apparaissent sous-évalués. Aux États-Unis, les télécommunications et les biens de consommation de base offrent des ratios cours-bénéfice relativement attractifs par rapport à leurs moyennes historiques. Ces secteurs, ayant subi une pression due à l'inflation et à la hausse des coûts, pourraient rebondir si les conditions macroéconomiques s’améliorent et que l'inflation continue de ralentir.
Au Canada, les secteurs de l’industrie et des services financiers, qui ont été pénalisés par la hausse des taux d'intérêt et la faiblesse de la demande intérieure, semblent également prometteurs. Une stabilisation de l'économie canadienne et des baisses des taux en 2025 pourraient offrir un contexte favorable pour un rebond de ces segments.
Conclusion
Chers clients, alors que nous nous rapprochons de la fin de l’année 2024, l'environnement économique reste complexe et en évolution. Cependant, cette période de transition offre également de belles opportunités. La prudence reste de mise, notamment en raison des incertitudes géopolitiques et électorales, mais une stratégie diversifiée et bien ajustée aux données actuelles permettra de naviguer dans ce contexte.
Nous vous recommandons de rester vigilants face aux secteurs sous-évalués, tout en surveillant les baisses de taux prévues qui pourraient créer de nouvelles dynamiques de marché en 2025. N’hésitez pas à nous contacter pour discuter de vos portefeuilles et ajuster vos stratégies en fonction de vos objectifs de long terme.
Nous sommes toujours là pour vous accompagner dans vos décisions financières et vous aider à traverser cette période avec confiance.
Les informations contenues aux présentes proviennent de sources que nous jugeons fiables; toutefois nous n’offrons aucune garantie à l’égard de ces informations et elles pourraient s’avérer incomplètes. Les opinions exprimées sont fondées sur notre analyse et notre interprétation de ces informations et elles ne doivent pas être interprétées comme une sollicitation ou une offre visant l’achat ou la vente des titres mentionnés aux présentes. Les opinions exprimées ici ne reflètent pas nécessairement celles de la FBN. J’ai rédigé le présent rapport au mieux de mon jugement et de mon expérience professionnelle afin de vous donner mon avis sur différentes solutions et considérations en matière d’investissement. Les titres ou les secteurs mentionnés dans cette chronique ne s’adressent pas à tous les types d’investisseurs et ne devraient en aucun cas être considérés comme une recommandation. Veuillez consulter votre conseiller en placement afin de vérifier si ce titre ou secteur vous convient et pour avoir des informations complètes, incluant les principaux facteurs de risque. Certains titres ou secteurs mentionnés dans cette chronique peuvent ne pas être suivis par les analystes de la FBN.
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