
Sonder l’horizon économique : perspectives et analyse pour 2024
Bienvenue à notre première mise à jour économique de l’année. Dans le présent rapport, nous nous penchons sur l’état actuel de l’économie américaine et son impact à l’échelle mondiale, en soulignant les principaux indicateurs et les tendances émergentes. Malgré des pressions inflationnistes persistantes, l’économie américaine fait preuve de résilience, en raison de l’évolution notable des tendances inflationnistes, de la dynamique du marché de l’emploi et de la croissance des salaires. De plus, nous examinons l’importance des stratégies de diversification à la lumière de la montée des « Sept Magnifiques » et analysons les événements géopolitiques qui influent sur les marchés mondiaux.
Le point sur les données économiques de 2024
Aux États-Unis, la résilience de l’économie remet en question les attentes d’un processus de désinflation en douceur, car l’inflation des services demeure supérieure à 4 % par trimestre. En janvier, l’indice des prix à la consommation a augmenté de 3,1 % sur 12 mois, surpassant les prévisions de 2,9 % des économistes, tandis que les nouveaux emplois, à 353 000, ont dépassé les attentes et que les salaires ont gagné 4,5 % sur une base annuelle. Le ralentissement de l’inflation globale est surtout attribuable à la baisse des prix de l’énergie, tandis que les prix d’épicerie ont légèrement augmenté. Malgré ces indicateurs positifs, les préoccupations quant aux pressions inflationnistes persistent, ce qui a entraîné un changement dans les attentes à l’égard des baisses de taux : de 4 à 6 à compter de mars, elles passent à peut-être 3 ou 4 à compter de juin ou juillet. L’économiste en chef de Morgan Stanley pour les États-Unis prévoit un atterrissage brutal inévitable à cause des multiples relèvements des taux d’intérêt, tandis que le chef de la direction de JPMorgan et celui de Goldman Sachs incitent à la prudence à l’égard des opinions exagérément optimistes concernant l’aptitude de la Fed à gérer l’inflation. Étant donné cette dynamique économique et ces prévisions prudentes, l’envolée des tendances boursières met en évidence un risque d’exubérance irrationnelle et nous convie à adopter une approche modérée dans un contexte d’incertitude.
La montée des Sept Magnifiques et les stratégies de diversification
En 2023, l’indice S&P 500 équipondéré (SPW) a enregistré un momentum notable, en particulier grâce à sept titres influents qui ont eu un impact important sur l’indice de référence S&P 500 en raison de leur taille importante. Même si Tesla et Apple ont subi des baisses jusqu’ici cette année, Amazon s’est démarquée avec un gain remarquable de 16 % en 2024, qui la laisse cependant en deçà de son sommet de 2021. En revanche, les autres membres des « Sept Magnifiques » – Nvidia, Meta Platforms, Microsoft et Alphabet – ont inscrit de nouveaux records. Ce groupe de géants de la technologie jouit collectivement d’une capitalisation boursière d’environ 13 000 G$, ce qui est comparable à la Bourse d’un grand pays. En particulier, Microsoft et Apple égalent ou surpassent chacune la capitalisation boursière de bourses entières dans des pays comme la France, l’Arabie saoudite, le Royaume-Uni et le Canada. Les Sept Magnifiques ont fortement contribué au rendement de l’indice S&P 500 en janvier, à hauteur de 45 %, et, si l’on exclut Tesla, à 71 % des gains de l’indice de référence. Malgré tout, le SPW a inscrit un rendement inférieur à celui de l’indice S&P 500 pondéré en fonction de la capitalisation boursière, le ratio SPW/S&P 500 approchant de ses creux pandémiques. Cette concentration du marché boursier américain a donné lieu à des comparaisons avec des épisodes historiques tels que 2000 et 1929, et témoigne de niveaux de concentration sans précédent. Compte tenu des tendances constatées, il pourrait être stratégique de vendre des positions dans les « Sept Magnifiques » et de réorienter les placements vers l’indice équipondéré S&P 500, dans le but de diversifier les portefeuilles et d’atténuer les risques associés aux placements concentrés dans ces titres choisis.
Événements géopolitiques
Les tensions persistantes entre Israël et le Hamas ont forcé les navires à éviter le canal de Suez, ce qui a influé considérablement sur les tarifs de fret par conteneur, en particulier entre la Chine et l’Europe, ainsi qu’entre la Chine et les États-Unis. Par ailleurs, le conflit en Ukraine a provoqué des crises humanitaires, car bien des pays en développement restent aux prises avec des pénuries alimentaires. En tant qu’exportateur majeur de produits agricoles, l’Ukraine subit des turbulences qui perturbent les chaînes d’approvisionnement et exacerbent les problèmes d’accès aux aliments à l’échelle mondiale. Si les prix de l’énergie ont d’abord bondi à cause de la spéculation issue du conflit entre Israël et le Hamas, ils se sont ensuite stabilisés, car le conflit n’affecte pas beaucoup la production pétrolière. Malgré cette stabilité, l’inflation alimentaire persiste dans bien des pays, à cause des problèmes de production, de transformation, de fixation des prix et de politiques économiques à l’échelle nationale.
Les difficultés économiques de la Chine en 2023
L’économie chinoise a connu des ennuis en 2023, enregistrant l’une de ses plus faibles performances en plus de 30 ans avec un taux de croissance de 5,2 %. On s’inquiète toujours de la crise immobilière prolongée, de la confiance anémique des consommateurs et des entreprises et de la faible croissance mondiale. La chute des prix de l’immobilier, la défaillance de grands promoteurs comme Evergrande et le taux de chômage record des jeunes contribuent à la tourmente persistante. Les autorités mettent en œuvre des mesures de soutien, notamment en réduisant les taux hypothécaires et les réserves de liquidités pour les banques, en vue de stabiliser le marché. Elles envisagent également d’utiliser à cette fin des fonds de sociétés d’État totalisant environ 2 000 milliards de yuans (278 milliards de dollars).
Dynamique du marché de l’habitation au Canada et aux États-Unis
En 2023, les ventes résidentielles ont chuté au Québec dans toutes les catégories de propriétés, et se sont établies à un total de 75 853 transactions, comme l’indiquent les statistiques compilées à partir de la base de données provinciale Centris des courtiers immobiliers. Il s’agit d’une baisse de 13% à l’échelle de la province, soit 10 995 transactions de moins qu’en 2022.
Au Canada, les ventes de logements ont augmenté de 3,7 % en janvier, après avoir bondi de 7,9 % en décembre, en raison de la baisse des taux hypothécaires. Les nouvelles inscriptions ont augmenté de 1,5 %; il s’agit de la première hausse en quatre mois, qui témoigne de la confiance croissante des vendeurs. Sur 12 mois, les ventes de logements ont bondi de 22,0 %. Aux États-Unis, le marché de l’habitation a connu une forte croissance, grimpant de 2 400 G$ pour atteindre 47 500 G$. Malgré les taux hypothécaires élevés, les prix des logements dans les 20 principales régions métropolitaines ont bondi de 6,7 %, tandis qu’ils ont augmenté de plus de 5 % à l’échelle nationale, ce qui a contribué à une pénurie de propriétés disponibles imputable à la frilosité des vendeurs.
Conclusion
En résumé, le dernier trimestre de 2023 a été marqué par la résilience remarquable des entreprises, caractérisée par de solides bilans, le rendement soutenu des géants de la technologie et des marges d’exploitation stables malgré l’incertitude persistante. Les entreprises américaines ont terminé l’année sur une note étonnamment forte, la croissance étant près de huit fois supérieure aux attentes initiales. Toutefois, des questions persistent concernant le spectre d’une récession imminente et son impact potentiel sur les marchés boursiers. L’endettement croissant des pays et les premiers signes de vulnérabilité des particuliers suscitent des inquiétudes. Dans ce contexte, notre stratégie de placement demeure axée sur les marchés que nous connaissons bien, comme l’Amérique du Nord, l’Europe et l’Asie, et met particulièrement l’accent sur les titres sous-évalués et les produits de base comme l’or, l’argent et le cuivre. Le marché obligataire constitue une option intéressante, offrant des rendements de 5 % à 7 % et un risque inférieur à celui des actions, ce qui entraîne une surpondération des liquidités et des obligations. Même si nous faisons preuve de prudence, nous sommes toujours à l’affût d’occasions sur le marché boursier, tout en anticipant avec enthousiasme les décisions des banques centrales, qui ont joué un rôle déterminant dans la dynamique des marchés depuis le début de la pandémie en 2020.
Avec plus de 35 ans d’expérience collective dans la gestion de patrimoine, ayant traversé divers cycles de marchés, notre équipe excelle dans la prise de décisions stratégiques pour optimiser la valeur et offrir des protections robustes contre des ralentissements possibles.
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